Alain Sachs met en scène la pièce d'Alexandre Dumas, Kean ou désordre et génie, et s'appuie sur l'adaptation qu'en fit Jean-Paul Sartre en 1953.
La
pièce s’inspire de
l'acteur anglais Edmund Kean, grand tragédien shakespearien du début
du XIXème siècle.
Le
'Kean' d'Alain Sachs joue sans cesse de cette théâtralité. Le
thème, les décors, son personnage principal, tout gravite
autour du théâtre.
Les trois coups résonnent
encore fort à la fin de la pièce.
Alexis
Desseaux est ce Kean,
tout entier comédien, ce qu'il est et ce qu'il joue.
Kean
est adulé, par
son public bien sûr, mais aussi par la
femme de l’ambassadeur du Danemark, amoureuse,
et
par
le
Prince de Galles tout entier voué Ã
leur
amitié.Sophie Bouilloux, et Frédéric Gorny incarnent ses proches, qui gravitent autour de l’acteur avec ferveur et admiration.
Mais
admiration pour qui ? Pour l’homme ? Pour le comédien ?
Anna
aussi est amoureuse de Kean. Incarnée par Justine
Thibaudat, son personnage
tranche en se détachant de
la théâtralité de la pièce pour jouer la sincérité et le
naturel, c’est
la seule à aimer
l’homme qui se cache
derrière l’acteur.Et l’on comprend mieux pourquoi Jean-Paul Sarte a choisi d’adapter la pièce d’Alexandre Dumas: l’intérêt pour le double, le masque sociétal que Kean s’impose et qui va jusqu’à troubler sa personnalité.
Kean est l’histoire de ce doute sur la sincérité de nos rapports, cette question du qui suis-je ? Pour qui ou pourquoi suis-je aimé?
Alexis Desseaux est ce Kean majestueux qui nous entraîne dans ses doutes et son envie d’être.
Jusqu'au 5 janvier 2020 au Théâtre de l'Atelier.
Kean d'Alexandre Dumas.
Adadaptation : Jean-Paul Sartre.
Mise en scène par Alain Sachs .
Avec Alexis Desseaux, Pierre Benoist, Sophie Bouilloux, Jacques Fontanel, Frédéric Gorny, Eve Herszfeld, Justine Thibaudat, Stéphane Titeca.
Décors : Sophie Jacob.
Costumes : Pascale Bordet assistée de Solenne Laffitte.
Lumières : Muriel Sachs.
Musique Frédéric Boulard.
vu le 8 juin au Théâtre de l’Å“uvre.