Et si je n’avais jamais rencontré Jacques Higelin de Zoon Besse et Guillaume Barbot

 

 
Bombers et lunettes noires, Zoon Besse nous emmène en balade dans ses nuits blanches, une virée underground dans l'univers punk des années 80.
Bien vissé dans ses creepers, Zoon Besse nous offre à entendre toute la liberté d'une vie marquée par une rencontre, une évidence. Ce point de bascule arrive ce jour où, à quinze ans, une amie lui fait découvrir Jacques Higelin. Un coup de foudre musical pour lequel il prendra perpète.
Zoon Besse trouve surtout en Higelin l'inspiration, une étoile tombée du ciel qui le guidera sur ses chemins de traverse.

Si Zoon Besse se demande Comment on fait pour être Higelin ? Le spectateur se demande surtout comment fait-on pour rester Zoon Besse, un homme entier qui ne s'est pas perdu en chemin et a su garder toute son authenticité.

Guillaume Bardot dépasse le simple biopic pour s’attacher au portrait d'une génération, d'une atmosphère et d’une époque à travers la musique de Jacques Higelin et le prisme de Zoon Besse.
Les vinyles crépitent au son de son rock libérateur, le walkman avale les cassettes copiées et recopiées, la guitare vibre et nous fait vibrer.
On revit l’excitation du concert d'Higelin à Mogador, l'aventure sur les routes de France à la poursuite du moindre concert auquel Zoon assistera.

Autour de Zoon Besse, tout un monde foisonnant s'anime, la bande de potes, les conneries, les amours.
On suit le fil d'une vie entière muée par ce besoin vital de liberté, d'insouciance et de rock.
Si elle s'attache à la figure emblématique de Jacques Higelin, la représentation parle à tous. Elle nous dit l'importance de l'amitié, cette famille de cœur qui nourrit nos fous rires et nos souvenirs, et comment une passion, quelle qu'elle soit, peut nous éveiller et nous ramener à la vie.

Et si je n'avais jamais rencontré Jacques Higelin, loin de tout cliché, nous dit beaucoup de la liberté d'un homme qui a trouvé sa voie, n'en déplaise à cette France qui, à cet instant de 1976, élisait Giscard à sa présidence.
La sensibilité de Guillaume Barbot et la sincérité de Zoon Besse s’accordent pour donner naissance à une épopée punk-rock vivifiante, un bel hommage au Grand Jacques.




Et si je n’avais jamais rencontré Jacques Higelin de Zoon Besse et Guillaume Barbot jusqu'au 31 mars au Théâtre de Belleville 

© Pauline Le Goff

Mise en scène Guillaume Barbot
Avec Zoon Besse
Direction musicale : Pierre-Marie Braye-Weppe 
Regard dramaturgique : Agathe Peyrard 
 
Sophie Trommelen, vu le 23 février 2023 au Théâtre de Belleville