Forme(s) de vie d'Éric Minh Cuong Castaing

 


 

Éric Minh Cuong Castaing réunit sur scène deux interprètes, entravés dans leur mobilité par la maladie, et trois danseurs. Explorant l’empêchement des corps, Éric Minh Cuong Castaing présente une chorégraphie qui s'appuie sur l'équilibre des forces des artistes en présence mais aussi dans des scènes filmées et projetées qui ouvrent la perspective de la performance.

Kamal Messelleka, ex-boxeur et Elise Argaud, ancienne danseuse, sont accompagnés de Yumiko Funaya, d'Aloun Marchal et de Nans Pierson dont la présence sensible conforte la fluidité du mouvement. Les trois danseurs deviennent le prolongement du corps de Kamal Messelleka et d'Elise Argaud qu'ils délestent d'une pesanteur implacable.
La chorégraphie s'appuie sur la réminiscence de gestes acquis, mille fois répétés, désormais entravés.
Prothèses humaines, les danseurs de la compagnie Shonen deviennent la parade d'une mémoire, d'un corps conscient, lucide, dont la seule limite est physique.

Le mot performance prend ici tout son sens dans ces mouvements chorégraphiés propulsés par les gestes tendus tout entiers vers leur intention. Physique, combative, la chorégraphie, rythmée par le souffle des artistes, explore tout l'espace scénique, bouscule le spectateur au sens propre comme au sens figuré.

La vidéo déplace la performance hors du plateau. Le bruit de la terre qui crisse sous les pas, le son des cailloux qui roulent, pris sous le poids des corps qui avancent, résonnent dans la salle.
La création d'Éric Minh Cuong Castaing dépasse alors l'intensité de l'instant et s'ancre dans une réalité palpable.
 

Fruit d'un travail toujours sensé mêlant l'art à l'accompagnement, le désir au possible, la représentation déroule la puissance du collectif. Corps malades et corps valides dialoguent et convergent vers une même intention sans qu'aucun prenne l'ascendant sur l'autre. 

Forme(s) de vie visibilise l’énergie au quotidien, la volonté de chaque instant déployées par les corps abimés. Éric Minh Cuong Castaing et ses danseurs de la compagnie Shonen redéfinissent la notion de virtuose dans ce ballet atypique à la connivence harmonieuse.

 


Forme(s) de vie d'Éric Minh Cuong Castaing  présenté dans le cadre du Festival Everybody au Carreau du Temple  du 17 au 21 février 2023

le 28 février au Festival Dañsfabrik, Le Quartz SN Brest

Concepteur, chorégraphe, réalisateur: Eric Minh Cuong Castaing ` 
Co-chorégraphe: Aloun Marchal 
Dramaturge, scénariste, 1ère assistante à la réalisation & scripte : Marine Relinger 
Interprètes sur scène : Elise Argaud, Yumiko Funaya, Aloun Marchal, Kamel Messelleka, Nans Pierson, avec la participation à l’image de Martial Bucher, Soizic Carbonnel, Jeanne Colin, Yoshiko Kinoshita, Eric Minh Cuong Castaing, Annie Ode, Bruno Santilli. 
Scénographie: Anne-Sophie Turion 
Créateur sonore: Renaud Bajeux 
Lumière: Nils Doucet 
Costume: Silvia Romanelli 
Directeur technique: Leo David 
Régisseur technique : Stanislas Kopec
Chef opérateur vidéo : Victor Zébo 
Ingénieur du son : François charrier, Samuel Poiree
Chef monteuse : Lucie Brux • Etalonnage : Alexis Lambotte Label 42 studio 
Production : Claire Crova 
Administration : Emilie Parey
Direction de production (films) : Scarlett
Remerciements : Sara Deschryver, Jean Marc Lapiana, Jan Goossens, Julie Moreira, Annie Bozzini, & tous les soignant.e.s de La Maison - Gardanne, Hôpital Sainte Marguerite - Mar- seille, Hôpital Bretonneau - Paris.

 

 


Initié par Le Carreau du Temple, le Festival Everybody revient pour une deuxième édition en poursuivant son interrogation sur la place du corps dans nos sociétés contemporaines.

 

Le Festival présente des propositions artistiques qui placent la représentation du corps au cœur de leurs projets. Quels regards portent les artistes sur les stéréotypes liés notamment au genre, à la couleur de peau, au handicap… dans notre société ? Dans le contexte actuel, comment abordent-iels la question des identités et des différences ? Le Carreau du Temple a choisi de leur donner la parole à travers huit spectacles intransigeants, enthousiasmants, parfois provocants, qui nous permettront de mieux partager des idées et de susciter le débat. À l'appui de spectacles, mais aussi d'installations d'art contemporain, de battle waacking, de cours de danses et de bien-être, de rencontres, Everybody entend ainsi questionner chaque année le langage du corps à destination de tous les publics.

Sophie Trommelen, vu le 20 février 2023