Johanny Bert s’inspire de La Ronde de l'écrivain autrichien Arthur Schnitzler, dont la pièce censurée en 1897 fit tellement scandale qu'elle ne fut jouée pour la première fois que 20 ans plus tard. Johanny Bert revisite les chassés-croisés érotiques des personnages de Schnitzler dont la particularité s'inscrivait dans le fait qu'ils étaient tous issus de classes sociales différentes.
Si Johanny Bert adopte la structure du texte, il en confie la réécriture complète à Yann Verburgh, qui porte un regard contemporain sur un sujet qui touche autant à l'intime qu'à l'universel.
Les personnages sont incarnés par des marionnettes, manipulées par des acteurs, qui portent le texte avec un humour omniprésent, désacralisant la complexité des nouveaux rapports amoureux.
Sur le tapis roulant qui défile, les saynètes se succèdent, rejouant la ronde de ces histoires qui s'entrelacent, l'un des deux personnages laissant sa place à l'autre qui figure alors dans la scène suivante.
Toilettes de boîte de nuit, un open space, un club échangiste, la galerie d'un musée ou l'intimité d'une chambre à coucher, chaque décor est propice à une nouvelle situation qui toujours met en scène l'amour et la sexualité dans leur unicité et leur particularité.
Visibilisant les pratiques amoureuses, polyamour, transsexualité, asexualité ou bisexualité, Johanny Bert dessine le portrait d'une sexualité plurielle qui a toujours existé mais qui aujourd'hui s’émancipe et s’affranchit de la morale et de la bienpensance.
Le couple jamais normé, d'un genre qui ne se définit plus, est ici au centre du propos.
Les définitions multiples de l'amour se mettent en scène, drôles et terriblement actuelles.
Les marionnettes de Laurent Huet permettent une liberté dans l'explicitation des scènes, déjouant tout voyeurisme et échappant ainsi à toute vulgarité. Les sonorités électro de Fanny Lasfargues, jouées en live, confortent l'ambiance festive de la représentation qui se range définitivement du côté du rire et de la légèreté.
Yasmine Berthoin, Yohann-Hicham Boutahar, Rose Chaussavoine, George Cizeron, Enzo Dorr et Élise Martin, manipulent et prêtent leur voix à ces personnages qu'ils font évoluer dans un jeu fluide qui libère toute l'expressivité de ces corps de latex.
Johanny Bert après son surprenant cabaret Hen, exploite tout le potentiel des marionnettes. L'imaginaire se mêle aux fantasmes et tisse de joyeux tableaux inventifs qui redessinent une nouvelle ronde de l'amour et de la sexualité.
Johanny Bert choisit le rire pour porter un propos moderne, inclusif et profondément tolérant.
La (nouvelle) Ronde de Johanny Bert à Malakoff Scène Nationale, dans le cadre de la 23ème édition du festival MARTO, festival de marionnettes et théâtre d'objets, du 11 au 25 mars dans 9 villes du département du 92. https://www.festivalmarto.com/edito
Création d’après La Ronde de Arthur Schnitzler
conception et mise en scène : Johanny Bert
commande d’écriture à Yann Verburgh (à l’exception de la scène 6, écrite par l’équipe du spectacle), dramaturgie : Olivia Burton
avec : Yasmine Berthoin, Yohann-Hicham Boutahar, Rose Chaussavoine, George Cizeron, Enzo Dorr, Elise Martin,
composition et musicienne en scène : Fanny Lasfargues
collaboration à la mise en scène : Philippe Rodriguez Jorda
scénographie : Amandine Livet, Aurélie Thomas
création costumes : Pétronille Salomé assistée des stagiaires du TNS Manon Damez, Pauline Fleuret, Valentine Lê et Alice Louveau
création lumières : Gilles Richard
création son : Tom Beauseigneur
création des marionnettes : Laurent Huet, Johanny Bert assistés de Camille d’Alençon, Romain Duverne, Judith Dubois, Pierre Paul Jayne, Alexandra Leseur, Ivan Terpigorev et des stagiaires du TNS Louise Bouley, Solène Hervé et Valentine Lê
régie générale et plateau : Camille Davy
administration, production, développement : le petit bureau – Virginie Hammel, Nora Fernezelyi
chargé de production à la création : Thomas Degroïde
Remerciements à Cécile Vitrant
Images et mouvements Simon Muller
Johanny Bert est en résidence à Malakoff Scène Nationale
Sophie Trommelen, vu le 17 mars 2023 au Théâtre 71, Malakoff Scène Nationale